Le rapport de mission Langreney sur l’assurabilité des risques climatiques a été remis le 2 avril aux ministres Bruno Le Maire et Christophe Béchu. Il pose sur la table 11 objectifs assortis de 37 recommandations pour adapter le système assurantiel français aux risques climatiques. Pourquoi c’est important ? Parce que dans un scénario à +3 °C en moyenne mondiale d’ici 2100, les sécheresses seront multipliées environ par 4 par rapport à l’ère préindustrielle, alors qu’elles ont déjà doublé aujourd’hui.
En 2022, les coûts d’indemnisation des dommages liés aux épisodes climatiques extrêmes s’élevaient à 10,6 milliards d’euros. C’était alors l’année la plus chaude de l’histoire… jusqu’à ce que 2023 la détrône, avec son lot d’événements climatiques extrêmes, dont les inondations qui ont ravagé le Nord et le Pas-de-Calais.
Le rapport de mission Langreney préconise de revoir à la hausse « le régime d’indemnisation des catastrophes naturelles » et de renforcer « la prévention individuelle et collective face aux aléas climatiques, en y associant les acteurs assurantiels, les décideurs publics et les Français ». La création d’une plateforme dédiée est d’ailleurs envisagée pour appuyer cet élan. Le rapport enjoint également les assureurs et mutualistes à « renforcer les efforts de décarbonation de leurs portefeuilles ». Sur ce point en particulier, la Carac a déjà amorcé sa mutation. D’ici 3 ans, un quart de notre portefeuille sera investi dans la « finance durable », c’est-à-dire « des pratiques financières et règlementaires qui encouragent les investissements dans la transition écologique et sociale » explique Laure Korenian-Chabert, Responsable Politique Investissement Durable à la Carac. « Nous visons aussi à cette échéance la réduction de 25 % des émissions de GES de notre portefeuille obligataire d’entreprises par rapport à 2022, qui devra aussi être composé à 15 % d’obligations vertes ». En 2023, la Carac a créé un Comité Développement Durable pour accélérer l’adaptation de la mutuelle au monde de demain.