D’ici 10 ans, 40 % des agriculteurs français seront partis à la retraite et tous ne seront pas remplacés. Cette « crise de la transmission » pourrait conduire à la disparition de 110 000 à 220 000 fermes, faute de repreneurs. Or, ce foncier agricole, c’est-à-dire les exploitations, les champs cultivés, les vergers, les terres d’élevages ou encore les vignobles, doit impérativement être entretenu pour assurer notre sécurité alimentaire. Alors, pourquoi ne pas contribuer à l’effort collectif en investissant dans le foncier agricole ?
Particuliers et entreprises peuvent désormais devenir porteurs de projets agricoles. On doit cette idée innovante à la foncière solidaire FEVE (Fermes En Vie), qui propose d’investir dans des terres agricoles pour financer des fermes agroécologiques en France. L’objectif ? Permettre aux jeunes agriculteurs d’accéder au foncier à moindre coût et accélérer la transition écologique de notre modèle agricole. FEVE utilise l’argent investi pour acquérir des terres agricoles et les mettre à disposition des agriculteurs engagés à respecter une charte agroécologique précise. Ses principes cardinaux ? Une agriculture biologique, la diversification des activités sur une même parcelle et la préservation des sols.
Diversifier son patrimoine en finançant le développement de fermes françaises plus respectueuses de l’environnement est un beau projet. Si les Groupements Fonciers Agricoles (GFA) ou les Sociétés Civiles Immobilières (SCI) sont des moyens efficaces de s’associer entre investisseurs, l’alternative la plus « vertueuse » reste les sociétés foncières solidaires. Le ticket d’entrée y est plus faible, moins de 500 euros. Quant au rendement, il s’élevait à 2,84% en 2023 selon la Fédération nationale des sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural (Safer). Avec le foncier agricole, on choisit de faire fructifier son épargne via un placement sûr et solidaire, sans chercher de profits démesurés. Un nouveau profil d’investisseurs se dessinerait-il ?