Le vin d’exception, ou « vin de garde », représente moins de 1 % de la production totale de vin en France. C’est un vin qui se bonifie avec le temps, élaboré avec soin à partir des meilleurs cépages. Parmi les plus connus ? L’Angélus (saint-émilion), le Mouton-Rothschild, le Petrus ou encore le Haut-Brion. Ces « grands crus » – une appellation créée en 1855 lors de l’Exposition universelle de Paris – se comptent par dizaines : la Bourgogne en compte une trentaine, les vins de Bordeaux une soixantaine. Parmi ces grands crus, il y a aussi les vins millésimés, élaborés à partir des raisins récoltés la même année, ce qui leur confère un goût unique.
Un vin d’exception dévoile ses subtilités avec le temps. Pendant qu’il se bonifie et que le stock se raréfie, sa valeur augmente avec les années. À ce jour, le vin le plus onéreux du monde est le Romanée-Conti grand cru (Bourgogne), connue parmi les initiés sous le nom de « DRC », un millésime de 1945 adjugé à 482 000 euros en 2018 par la maison Sotheby’s. Plus ancien encore, le Château-Lafite-Rothschild de 1869 a été adjugé à 201 000 euros la bouteille lors d’une vente à Hong Kong en 2010.
Cet « actif de prestige » voit aussi sa cotation évoluer lorsqu’il décroche une note Parker supérieure à 97/100. Du nom de Robert Parker, célèbre critique en dégustation de vin, cette grille de notation peut faire décoller la cote d’un vin à l’échelle internationale !
Ce placement n’est pas réservé aux grosses fortunes et présente un certain nombre d’avantages. Si les cours du vin fluctuent à la hausse comme à la baisse, la volatilité du marché est inférieure à celle des marchés financiers. Dans une période post-crise sanitaire et dans un monde encore incertain, ce placement alternatif permet de diversifier ses avoirs. Sa rentabilité peut être très attractive avec des valeurs qui se multiplient par 5 sur une période de vingt ans. Par exemple, un Château-Mouton-Rothschild 2000 vaut aujourd’hui 1 500 euros la bouteille, contre 200 euros il y a vingt ans ! Au-delà de ces exemples qui restent somme toute « exceptionnels », gardez à l’esprit que la rentabilité d’une « cave moyenne » est aujourd’hui estimée autour de 3 %.
Vous avez envie de vous lancer ? Vous pouvez vous approvisionner directement auprès des châteaux ou domaines lors des ventes « en primeur », c’est-à-dire les ventes de vin qui ont lieu avant leur mise sur le marché, comme à Bordeaux chaque année au printemps. Le vin est vendu avant la fin de sa phase de maturation à des prix attractifs, puisque le producteur évite des frais de stockage et de publicité. Il vous est livré 24 mois après achat. Il ne s’agit pas d’un « vin d’exception » (puisque « vin nouveau ») mais il se bonifie avec les années pour devenir rentable.
Vous pouvez aussi faire appel à des sociétés de gestion de cave ou à des fonds spécialisés dans le vin. Ces négociants ont des allocations spéciales et peuvent vous conseiller sur les tendances du moment. Attention à bien les choisir, notamment avec l’éclosion de nombreuses plateformes en ligne, pour éviter les arnaques ! Les sites d’enchères en ligne sont aussi intéressants et proposent systématiquement une expertise des bouteilles, pour vous aider à vous repérer.
J’ai eu mon premier déclic le jour de mes 18 ans, lorsque mes parents m’ont offert un saint-estèphe de 1978, en référence à mon prénom et mon année de naissance. Je me suis ensuite intéressée à la gastronomie et j’ai découvert comment marier différents mets avec les bons vins. C’est devenu une véritable passion : j’ai suivi des cours d’œnologie pendant six ans pour approfondir cette culture du vin et des régions viticoles de France et du monde.
Quelles sont, selon vous, les bonnes raisons d’investir dans le vin ?Aujourd’hui, le vin n’est plus uniquement un produit de consommation à valeur affective : c’est aussi un produit rentable et une opportunité de placement financier. Les grands crus ou millésimes sont des biens rares qui se valorisent avec le temps. Investir dans le vin permet aussi de bénéficier d’une fiscalité intéressante, applicable uniquement sur la plus-value à la revente. C’est une façon de diversifier son patrimoine avec un produit synonyme de convivialité, d'émotion et de partage.
Quels conseils donneriez-vous aux personnes souhaitant investir dans le vin ?Tout d’abord, déterminez votre objectif, court, moyen ou long terme, afin de choisir les bons cépages. Ensuite, commencez petit : inutile de vous ruiner en misant sur un vin très cher qui n’aura pas forcément le meilleur retour sur investissement ! Il faut s’approprier ce marché progressivement. Ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier et diversifiez vos investissements, comme pour les placements financiers. Je recommande également de consulter des experts avant de se lancer, cavistes et producteurs viticoles essentiellement. Enfin, n’hésitez pas à investir en biodynamie et sur les « vins du nouveau monde », dont la qualité et le mode de production sont des valeurs recherchées. Les vins chiliens, argentins et californiens bénéficient aujourd’hui d’une renommée internationale !
Conseillère Mutualiste rattachée à l'agence de Rennes
Conseillère Mutualiste rattachée à l'agence de Rennes