La pension de réversion est un mécanisme prévu par tous les régimes de retraite : lorsqu’une personne ayant cotisé décède, qu’elle soit retraitée ou non, son conjoint peut bénéficier d’une partie de ses droits à la retraite. Concrètement, elle représente un pourcentage de la retraite de la personne défunte qui s’élève à :
Cette retraite complémentaire est versée par la Sécurité sociale, sous certaines conditions. Attention, elle n’est pas automatique : il faut en faire la demande !
Seul(e)s les époux ou épouses de la personne décédée peuvent en bénéficier. À l’heure actuelle, sont encore exclus du dispositif le Pacs et le concubinage, même si vous avez des enfants ensemble. Les règles diffèrent ensuite entre régimes de base et régimes complémentaires.
Pour les fonctionnaires (et uniquement les fonctionnaires), la pension de réversion peut être versée aux orphelins.
Dans les régimes de base, la pension de réversion est accordée si le conjoint survivant répond :
Qui touche la pension de réversion en cas de divorce et/ou de remariage ?
Si la personne défunte s’est mariée plusieurs fois, le montant de la pension de réversion est partagé au prorata des années de mariage entre les conjoints survivants. Le divorce ne fait pas obstacle à la demande de réversion ! C’est une décision qui se prend à chaque fois au moment du mariage.
Attention, il existe des exceptions : dans certains régimes, il ne faut pas s’être remarié (régimes complémentaires) ni s’être remis en couple (fonctionnaires).
Dans le régime de base, la pension de réversion n’est pas accordée si le conjoint survivant a été condamné pour violences sur la personne défunte. Cette règle est inscrite dans la loi depuis le 30 décembre 2019. Les régimes complémentaires (hors agriculteurs) n’y sont pas soumis.
Si la personne défunte était fonctionnaire, l’époux ou l’épouse doit pouvoir justifier d’au moins 2 ans de mariage ou d’un enfant issu du mariage. En cas de remariage ou de concubinage, le conjoint survivant perd son droit à la réversion. Il n’y a aucune limite d’âge ou de ressources pour en bénéficier, à l’exception de la retraite complémentaire des fonctionnaires non titulaires (Ircantec), qui exige que le conjoint survivant ait au moins 50 ans ou deux enfants à charge de moins de 21 ans.
La durée du mariage est-elle prise en compte dans l’attribution d’une pension de réversion ? Non ! Sauf si vous êtes fonctionnaire, le nombre d’année de mariage n’est pas pris en considération dans la décision d’attribuer ou non la pension de réversion. En revanche, en cas de divorce et de remariage, son montant pourra dépendre de la durée de l’union.
Le revenu annuel brut comprend :
Cela exclut :
Le versement de la pension de réversion n’est PAS automatique. Pour le conjoint survivant, il faut donc faire une demande de réversion écrite ou en ligne, soit directement auprès des différentes caisses d’assurance du défunt, soit via le site info-retraite.fr, qui centralise et simplifie la procédure (nouveauté 2021). Le paiement prend effet au plus tôt le 1er jour du mois suivant le dépôt de la demande.
La réponse est : oui. Il est possible de toucher deux pensions de réversion ou plus, à la suite du décès d’époux ou d’épouses différent(e)s. À une condition : les régimes de retraite concernés doivent être différents.
Cela exclut néanmoins le régime des pensions de l’État et les régimes des collectivités publiques soumises à la réglementation du cumul : le conjoint survivant doit choisir entre les deux pensions de réversion obtenues.
La pension de réversion doit être déclarée auprès des impôts. Il faut simplement veiller à déclarer le montant perçu par le conjoint survivant (et non la retraite à taux plein versée au défunt).
La pension de réversion doit également être déclarée à la Caisse d’allocations familiales puisqu’elle fait partie intégrante de vos revenus.
Cette pension est versée par la Sécurité sociale lorsque le conjoint survivant est :
Quel est le montant de cette pension ? 54 % de la pension de retraite de la personne défunte, avec une augmentation de 10 % si le conjoint survivant a eu 3 enfants à charge de moins de 16 ans pendant au moins 9 ans.
La demande s’effectue auprès de la caisse d’Assurance maladie de la personne décédée. Elle est cumulable avec les revenus professionnels et autres allocations mais est supprimée en cas de remariage. En revanche, la pension d’invalidité de veuve ou de veuf n’est pas cumulable avec la pension de réversion.
Les conjoints survivants d’invalides pensionnés à titre militaire (à un taux d’invalidité compris entre 60 % et 85 %) peuvent bénéficier de la pension de réversion, à hauteur des 2/3 de la pension de retraite au taux normal.
Si la personne défunte est décédée des suites de son service avec un taux d’invalidité de plus de 85 %, la pension de réversion est accordée à taux plein. Le conjoint survivant doit être âgé de plus de 50 ans.