Les versements volontaires effectués sur un plan d’épargne retraite peuvent être déduits du revenu imposable à hauteur d’un certain plafond. Le montant de celui-ci évolue tous les ans.
À l’image des autres placements de préparation à la retraite, le Plan d’Epargne Retraite (PER) permet de déduire les versements volontaires effectués dans l’année de son revenu imposable. Cet avantage fiscal ne peut toutefois excéder un certain montant, baptisé plafond d’épargne retraite.
Les fonds logés dans les produits d’épargne retraite, comme le PER, sont normalement bloqués jusqu’au départ à la retraite. Pour compenser cette contrainte et inciter les Français à épargner pour leur future retraite, le législateur a accordé à ces placements un avantage fiscal important : la déduction fiscale des cotisations.
Les versements effectués peuvent ainsi être déduits des revenus à déclarer à l’administration fiscale. Afin d’éviter les abus, une limite a été mise en place. Le montant déductible ne peut dépasser le plafond d’épargne retraite. Celui-ci est calculé à partir du plafond annuel de la Sécurité sociale (Pass), qui sert notamment pour définir les tranches de cotisations vieillesse et qui est revalorisé chaque année au 1er janvier.
Il existe deux plafonds d’épargne retraite : celui valable pour l’ensemble des épargnants et celui réservé aux seuls travailleurs non-salariés (TNS).
Le plafond d’épargne retraite commun
Ce plafond d’épargne retraite, appliqué entre autres pour les cotisations versées sur le plan d’épargne retraite populaire (Perp), les versements individuels facultatifs (VIFs) effectués sur les régimes de retraite d’entreprise à cotisations définies (plus connus sous l’appellation d’« article 83 », en référence à l’article du Code général des impôts qui le réglemente) et les versements volontaires sur le PER, est calculé sur le Pass de l’année N-1, c’est-à-dire de l’année précédant le versement.
Le plafond d’épargne retraite commun (article 163 quatervicies du Code général des impôts) équivaut à 10% du Pass de l’année N-1 ou 10% des revenus professionnels de l’année N-1 dans la limite de huit fois le Pass de l’année N-1.
C’est la formule la plus avantageuse qui s’applique.
Le Pass ayant été fixé à 41 136 euros en 2021, le plafond d’épargne retraite commun à tous les souscripteurs est compris en 2022 (à mentionner dans la déclaration fiscale 2022 portant sur les revenus perçus en 2021) entre 4 113 euros et 32 908 euros.
A noter
S’il n’est plus possible de souscrire un Perp ou un article 83 depuis le 1er octobre 2020 car ils ont été définitivement remplacés à cette date par le PER, les Perp et articles 83 ouverts avant le 1er octobre 2020 peuvent continuer à être alimentés et donc à offrir une déduction fiscale de leurs cotisations. Dans le cas où un épargnant détient, par exemple, un article 83 et un PER, le plafond d’épargne retraite est commun aux deux contrats : il pourra déduire en 2021 de son revenu imposable au maximum 4 113 euros ou, s’il a des revenus professionnels, 10% de ses revenus professionnels dans la limite de 32 908 euros. Les sommes logées dans un Perp ou un article 83 peuvent être transférées dans un PER.
Le plafond d’épargne retraite pour les TNS
Ce plafond d’épargne retraite peut être utilisé uniquement par les travailleurs non-salariés (artisans, commerçants, chefs d’entreprise, professions libérales) pour les cotisations versées sur leur contrat de retraite Madelin réservé aux TNS et pour les versements volontaires sur leur PER. Il est calculé sur le Pass de l’année N, c’est-à-dire de l’année du versement.
Le plafond d’épargne retraite pour les TNS (article 154 bis du Code général des impôts) équivaut à 10% du Pass de l’année N OU 10% du bénéfice imposable de l’année N dans la limite de huit fois le Pass de l’année N, majorés de 15% de la fraction du bénéfice imposable comprise entre un et huit fois le Pass de l’année N.
C’est la formule la plus avantageuse qui s’applique.
Le Pass ayant été fixé à 41 136 euros en 2022 (il n’a exceptionnellement pas été augmenté cette année), le plafond d’épargne retraite pour les TNS est compris en 2022 (à mentionner dans la déclaration fiscale 2022 portant sur les revenus perçus en 2021) entre 4 113 euros et 76 101 euros.
A noter
Le contrat de retraite Madelin a également été définitivement remplacé par le PER le 1er octobre 2020. Comme les contrats ouverts avant cette date peuvent eux aussi continuer à recevoir des cotisations, le plafond d’épargne retraite TNS sera partagé si le travailleur non-salarié a ouvert, en plus, un PER. Les sommes logées dans un contrat de retraite Madelin peuvent être transférées dans un PER.
Le montant du cumul des versements volontaires effectués dans l’année (du 1er janvier au 31 décembre) sur le PER peut être prérempli dans la déclaration de revenu à remplir au printemps de l’année suivante, dans la rubrique « Charges déductibles ». Il est conseillé de vérifier le chiffre indiqué. Si le montant cumulé des versements volontaires n’a pas été prérempli par l’administration fiscale, le contribuable doit l’indiquer lui-même.
À noter : le souscripteur d’un PER peut décider de ne pas déduire ses versements volontaires de son revenu imposable. S’il choisit cette option, il bénéficiera d’une imposition allégée lorsqu’il sortira, après son départ à la retraite, en capital, en rentes viagères ou à la fois en capital et en rentes. Pour profiter de cette option de non-déductibilité qui est intéressante pour les épargnants non imposables, le souscripteur doit la notifier au moment de la souscription de son PER ou lorsqu’il effectue un versement volontaire.
Si le souscripteur d’un PER n’a pas utilisé le plafond d’épargne retraite commun (article 163 quatervicies du CGI) parce qu’il n’a pas effectué de versements volontaires dans l’année ou s’il ne l’a pas pleinement utilisé car il a peu versé, il peut reporter le montant du plafond ou le reliquat sur les trois années suivantes. L’administration fiscale mentionne, d’ailleurs, dans l’avis d’imposition de l’année N le plafond d’épargne retraite non utilisé pour les revenus des années N-3, N-2 et N-1.
Par ailleurs, pour les couples mariés ou pacsés déclarant leurs revenus en commun au fisc, l’un des conjoints ou partenaires de Pacs peut prendre à son compte le plafond d’épargne retraite non utilisé ou le reliquat de son époux, épouse ou partenaire.
Le plafond d’épargne retraite pour les TNS (article 154 bis du CGI) n’est, lui, ni reportable sur trois ans, ni « mutualisable » avec le conjoint ou le partenaire de Pacs.
A noter
Un travailleur non salarié n’est pas obligé d’opter pour le plafond d’épargne retraite pour les TNS. Il peut mentionner au moment du versement volontaire qu’il choisit le plafond d’épargne retraite commun (les versements réalisés sur un contrat Madelin ne peuvent toutefois pas être déduits dans le cadre du plafond commun). Il pourra alors profiter du report sur trois années du plafond non utilisé, ainsi que de la mutualisation du reliquat de son conjoint marié ou de son partenaire pacsé.