Les conséquences de la pandémie de Covid et de la guerre en Ukraine ont mis à mal le pouvoir d’achat des Français. « Nous sommes dans un contexte macroéconomique inédit depuis plus de vingt ans parce que nous n’avions pas connu de tels niveaux de progression d’inflation », commente Michel Agou. En France, en octobre 2023, les prix à la consommation ont encore augmenté de 4 % sur un an, d’après l’Insee.
Les Français ont donc changé leurs habitudes d’épargne. « La collecte nette en assurance vie souffre du contexte économique actuel, constate Michel Agou. En effet, les Français ont moins conservé d’argent dans ce placement que l’an dernier. Ils veulent garder des liquidités immédiates en cas de coups durs, car ils ont peur de l’avenir. » Le faible rendement de ce support (l’assurance vie) en euros en 2022 est proche de 2 % : il est ainsi concurrencé par ceux du Livret d’épargne populaire1 (LEP, taux d’intérêt annuel de 6 %) et du Livret A2 (3 %) qui offrent des rémunérations plus attractives. Malgré un taux gelé pour le Livret A jusqu’en janvier 2025, les Français n’ont pas boudé ce placement, qui pourrait atteindre des records de collecte en 2023.
Face à un avenir économique incertain, quel est le placement le plus sécurisé ? Faut-il miser sur le court ou le long terme ? « C’est un mirage de penser que l’on peut gagner beaucoup d’argent à court terme, assure Michel Agou. En effet, hormis le LEP, qui n’est pas accessible à tous les épargnants, les taux de rendement restent inférieurs à la hausse de l’inflation. Il est donc important d’allouer son épargne selon différents horizons de placement. Une poche court terme, dite “de précaution”, qui peut être placée sur des livrets d’épargne bancaires ; et une poche moyen et long terme correspondant à des projets plus longs (préparer les études de ses enfants, sa retraite, sa succession…). L’assurance vie et l’épargne-retraite sont donc parfaitement adaptées. Il faut ensuite systématiquement diversifier ses investissements sur plusieurs supports. Comme le dit l’adage : il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier. »
Alors que la collecte nette en assurance vie recule de 345 millions d’euros en septembre, pour n’atteindre que + 1,3 milliard d’euros sur les neuf premiers mois de l’année 2023 selon les derniers chiffres de France Assureurs, la Carac, elle, observe un mouvement inverse. « Nous avons déjà enregistré + de 51 % de nouveaux adhérents en 2023 par rapport à l’an dernier, tandis que nos versements ont augmenté de plus de 35 % et que notre collecte nette augmente de plus de 70 %, indique Michel Agou. Les épargnants qui viennent chez nous ont compris l’intérêt de nous rejoindre : nous proposons notamment un support en euros avec un taux d’intérêt annuel de 2,5 % en 2022, sans compter que nous ne prélevons aucuns frais sur versement sur notre offre multisupports Carac Épargne Patrimoine et notre garantie retraite Carac Plan épargne retraite individuelle (PERin). »
Les offres avantageuses ainsi que les conseils des experts de la Carac semblent porter leurs fruits. « Les Français commencent à se rendre compte que certains organismes d’assurance défendent mieux leurs intérêts financiers que des acteurs traditionnels qui facturent plus cher et rémunèrent moins bien », conclut-il. L’horizon semble toutefois se dégager. L’Insee prévoit une amélioration du pouvoir d’achat des Français en fin d’année, qui concorderait avec un ralentissement du rythme actuel de progression de l’inflation.
Pour tout savoir sur les différents produits d’épargne et leurs avantages : https://www.economie.gouv.fr/particuliers/produits-epargne
1. LEP : livret destiné aux revenus modestes et plafonné à 10 000 euros.
2. Livret A : taux de 3 % jusqu’en janvier 2025 et plafond fixé à 22 950 € pour les personnes physiques.
Sources :
https://www.lexpress.fr/economie/livret-a-vers-une-annee-2023-record-QPFSTIK4SBDX5JHBCBSTXZIQVQ/